départ de l'orphelinat Phu My
Comme tous les bénévoles qui sont passés à Phu My, je n'ai pas échappé à l'épreuve de dire adieu aux enfants. Les pertes ont été nombreuses des deux cotés du front. Je m'étais promis de ne pas pleurer devants mes marmots mais une promesse n'est elle pas faite pour ne pas être tenue? J'ai donc craqué. Ca faisait 3 mois que je préparer à ce moment fatidigue et une semaine et demi où j'ai martelé leurs petites tête de « je pars dans 10 jours », puis 9, puis 8 … et c'est arrivé. C'est ce moment où tu regardes ces petits choux en leurs disant, demain je ne reviendrais pas... Demain je t abandonne à ton pauvre lit, seul, sans jouet, sans amour... Bonne vie mon petit... Je te souhaite de mourir jeune car plus tu grandiras plus tu souffriras. C'est la vie si toi tu n'as pas le droit d'en avoir. Voilà les pensées que l'on peut avoir lorsque l'on est fatigué d'être révolté, fatigué de se battre contre le vent.
Le premier à qui j'ai dit au revoir est Sang. Je lui ai demander de me faire un gros bisous et je l'ai serré très fort. A son regard, j'ai senti qu'il ne comprennait pas, que pour lui il s'agissait d'un jour comme les autres et que j'étais juste un plus exigent que la vieille. J'ai donc sorti un morceau de papier. J'avais griffonner dessus quelques mots en vietnamien qui expliquaient mon départ. Je l'ai tendu à une nurse. A la fin de sa lecture, la nurse a expliqué à Sang qu'il ne me reverrait plus. Il est donc revenu me faire un calin mais nous en sommes resté là. Pendant tout le temps de cette scène, j'étais assis par terre Tâm sur mes genoux. Sans rien dire ni faire, elle est rester sans bouger dans mes bras pendant plus de 15minutes. Je n'arrive toujours pas à l'expliquer. Sa réaction m'a beaucoup surpris. Elle qui est toujours si intenable... rester quinze minutes dans mes bras est elle sa façon de me dire adieu? A t elle compris? A t elle ressenti quelque chose? Ou est ce plutot mon esprit qui souhait y interpréter la reconnaissance d'un travail patient que nous avons accomplit ensemble?
Toujours est il que ce geste conscient ou non m'a énormenet marqué... Puis je me suis exécuter à faire ma tourner de bisous au reste de la salle m'attardant sur les petits choux dont j'avais la charge. IMOC, beaucoup n'ont pas réagi... Mai s'est contenté de me sourire, Liem de rire comme à son habitude à mes chatouille. Juste un soir comme les autres...
Le départ de la salle B a été plus laborieux. Hóai a réagi comme je m'y attendais. Après tout ce n'est qu'un jour de plus dans sa vie. JE l'ai remise au lit après une longue étreinte. Puis j'ai jouer un peu avec elle pour emporter avec moi ses derniers éclats de rire. Elle n'a surement pas compris ma voix qui dérailler quand je lui ai dit au revoir. Elle n'a surement pas compris les larmes qui commençaient à perler dans mes yeux. Elle n'a surement pas compris ma culpabilité que j'avais de la laisser là en sachant que je ne reviendrait probablement pas...
Hien, n'a pas fait sa comédie habituelle lorsque je l'ai remis au lit. Il n'a pas voulu me lacher lorsque je l'ai recoucher. Il avait passé son petit bras valide autour de mon cou et il a voulu prolonger le plus longtemps possible ce dernier moment privilégier. Phat quant à lui, ne m'a pas fait ces interminables « bye, see you... » il s'est contenté d'un « good bye » puis il m'a tourné le dos comme pour me dire : « casses toi lâcheur ». Le plus difficile aura certainement été mon dernier adieu, celui de Phi Nam. Phi Nam comprend très bien le français même s'il ne peut pas parler. On communique avec lui par des questions fermées et en lui présentant un pouce tourné vers le haut pour le Oui et l'autre vers le bas pour le Non. Pour répondre, il désigne une des main. Il m'avait fait une petite blague pas drole dans la journée. Je lui avais demandé s'il était triste que je parte. Il m'a répondu non et m'a montrer l'escalier qui menait à ma chambre pour me dire qu'il était près. Seulement au moment de le remettre au lit, impossible de tarir nos larmes... Adieu déchirant, nous avons pleurer comme un mourant sachant son dernier souffle se rapprochant, la séparation avec ses proches imminentes. Ce soir là mes cigarettes ont eu le goût amer de culpabilité... culpabilité de les abandonner, culpabilité d'être en vie, culpabilité de quitter leurs pièces sans avoir personne à leurs présenter, culpabilité de pouvoir changer de pièce d'être sain et de n'avoir pas toujours croquer la vie à pleine dents.
Je souhaitais repasser à l'orphelinat après ma semaine de vacances. Seulement lorsque j'ai emprunter l'escalier avec mon gros sac à dos, j'ai eu la malchance de croiser le regard Phi Nam qui a réexsplosé en larmes... J'ai compris alors qu'il n'était bon ni pour eux ni pour moi qu'après avoir fait mes adieux, « je refasse un coucou c'est moi profitez bien je suis la pour une heure... »
J'aimerais conclure mon avant dernier article sur une petite annectode, justement avec phi Nam. Il avait une infection fongique sur la cuisse droite qui le démanger. A mainte et mainte reprise, il m'a montré sa gène. Etant désarmé, et ne sachant pas quoi faire, je lui ai demander s'il voulait que je lui coupe la jambe. Sa réponse par la positive m'a grandement surpris. Je lui ai donc demandé s'il comprenais le mot « couper ». comme il m'a répondu non, je lui ai présenté un cutter. mais la non plus ne comprenant pas, je lui ai fait démonstration de ce qu'était couper en lasserant une feuille de papier. Son regard farceur c'est transformé en rictus de terreur! Lorsque je lui ai avouer qu'il s'agissait d'une blague son visage s'est a pesé d'un coup. Je lui ai demandé s'il avait eu peur. Il a eu le culot de me répondre Non. Je l'ai traité de menteur, auquel il a rit...